🌍La restitution du crâne d’un roi : entre mémoire, fierté et tensions !

Le 14 avril 2025, un Ă©vĂ©nement historique marquera les relations entre la France et Madagascar : la restitution du crâne du roi Toera et de deux de ses soldats, dĂ©capitĂ©s en 1897 lors de la conquĂŞte coloniale française.  Cette restitution fera l’objet d’une cĂ©rĂ©monie officielle coprĂ©sidĂ©e par Andry Rajoelina – Chef de l’État de Madagascar et Emmanuel Macron.

Un geste fort, fruit d’un long travail de recherche et de diplomatie, et première application de la loi française votée fin 2023 pour permettre la restitution de restes humains issus des collections publiques.

Le roi Toera, figure emblématique de la résistance Sakalava, fut tué lors du massacre d’Ambiky, l’un des épisodes les plus sanglants de la colonisation. Pendant plus d’un siècle, ses restes ont été conservés au Musée de l’Homme à Paris. Leur retour est un symbole de réparation pour tout un peuple, comme le souligne l’historienne malgache Bako Rasoarifetra : « Quelqu’un qui meurt en dehors de son tanindrazana – sa terre ancestrale – ne peut reposer en paix. »

Mais cette restitution, loin d’unir, a ravivé des tensions profondes au sein de la royauté Sakalava. Le choix du mois d’avril pour la cérémonie officielle est contesté : selon la tradition, il s’agit d’un mois fady, interdit pour les célébrations. Des voix s’élèvent pour demander un report à août, mois jugé plus propice selon les rites divinatoires.

Derrière ce conflit calendaire, c’est surtout la légitimité de ceux qui mèneront les cérémonies qui est remise en question. Joe Kamamy, arrière-arrière-petit-fils du roi Toera, à l’origine de la démarche de restitution, est au centre de la controverse. Son ascendance maternelle ne lui confère pas, selon certains anciens de la famille royale, le droit d’agir au nom de la royauté.

Ce retour tant attendu, qui doit sceller la réconciliation mémorielle entre Madagascar et la France, menace de provoquer un éclatement au sein des Sakalava. Il rappelle combien les cicatrices de la colonisation sont encore vives et combien le respect des traditions reste essentiel dans les processus de réparation historique.

Malgré les tensions, cette restitution pourrait devenir le point de départ d’un dialogue plus profond entre mémoire, justice et traditions, pour qu’un jour, les mémoires apaisées ouvrent la voie à une fraternité renouvelée entre les peuples. 🌟🌍